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Chien Adolescent

Notre guide de survie entre 5 et 18 mois

Ça y’est, votre chiot a cinq mois. Vous n’avez rien vu passer, entre les câlins devant la télé et les balades à découvrir le monde. Il vous suivait partout dans la maison, revenait au rappel en balade, et faisait enfin ses besoins dehors. Il faisait votre fierté, et vous aviez même l’impression de plutôt bien vous en sortir avec lui. Mais de plus en plus, il semble devenir sourd en balade. Il ne revient plus aussi bien que ça, surtout si des copains sont là, et tire davantage en laisse. En fait, le petit chiot miracle à l’air d’oublier tout ce qu’il savait il y a encore deux mois. Bienvenue dans le fabuleux monde de l’adolescence !

Cette phase naturelle se déroule entre 5 et 18 mois. L’adolescence est différente selon chaque chien, dans sa durée comme dans son intensité. Certains ne la verront même pas passer, alors que d’autres en sortiront après le 2ème anniversaire de Oilver ! Elle se caractérise par un très haut niveau d’énergie, une capacité d’attention réduite, un important besoin social et un comportement tempétueux. Pour survivre à cette période parfois très difficile pour le chien comme pour son humain, pas de raccourcis : patience et persévérance !

Eh oui, tristement, on ne réalise pas à quel point la période « chiot » est courte. Puppy chéri arrive à deux mois, et vers son 5ème mois, ses hormones sexuelles augmentent de plus en plus, pour une apogée vers 10 mois. Il faudra attendre le double du temps pour que les niveaux relevés dans le sang redescendent, aux alentours de 18 mois (Dunbar, 1999). L’âge où la plupart des chiens semblent s’assagir. De hauts niveaux de testostérone coïncident avec de plus grandes tendances à la réactivité,  avec des réponses plus exagérées aux stimuli extérieurs. Oui, quand Toutou perd la tête en voyant un copain ! Chez les femelles, les taux de progestérone et d’œstrogène vont de pair avec une protection accrue des ressources et une plus grande difficulté à communiquer avec les semblables (O’Heare, 2006).

Période conflictuelle redoutée, la puberté s’avère être un challenge pour une majorité de duos. Leur chiot timoré les considérait comme le centre de leur monde, et du jour au lendemain, ils se retrouvent avec un chien complètement différent. Socialement, l’adolescent est plus excité, plus brutal et moins bon communicant. Il est égoïste dans ses jeux et écoute plus difficilement les demandes d’arrêt de ses pairs. Beaucoup considèrent ainsi que les hormones provoquent des comportements « déviants » selon notre regard humain. En réalité, cette période chaotique est aussi compliquée pour le sujet, qui aura besoin de soutien pour trouver des repères dans un tout nouveau monde.

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L’adolescence, cause d’incompréhension et d’abandon

1 chien sur 10 est abandonné à cause de soucis comportementaux, et souvent, ces problèmes se déclarent à l’adolescence. Selon le Conseil National d’étude de la Population des animaux de compagnie, 47% des chiens sont abandonnés entre 5 mois et 3 ans. Le petit chiot n’est plus une charmante peluche. Il est plus grand, plus lourd, plus opiniâtre. Leurs propriétaires réalisent que l’éducation est plus complexe, et qu’ils n’ont plus grand contrôle sur les comportements de leur compagnon. Les adorables sauts du chiot font à présent mal, la petite tension sur la laisse est une traction puissante, et il est assez grand pour se servir sur la table. On riait de ses aboiements ridicules quand il voyait un chien, maintenant on doit changer de trottoir car il charge et effraie les voisins. Dans ces moments-là, beaucoup finissent par abandonner et léguer Oliver à qui en voudra bien, quitte à le laisser dans un chenil de SPA.

Pourtant, exactement comme la puberté des humains, l’adolescence ne s’agit que d’une phase biologique. Elle disparaitra progressivement, en dévoilant le chien adulte et mature qu’on entrevoyait parfois les bons jours. Afin d’éviter les déconvenues d’un ado hors de contrôle, il est important d’éduquer le chiot dès son arrivée. La socialisation doit être la priorité numéro un. Elle permettra d’avoir un individu plus stable émotionnellement, et limitera les dégâts que pourraient causer un manque (voire une absence totale) d’éducation.

Préparer l’adolescence pendant la période chiot

Alors que Oliver est encore un petit bout tout frêle, persuadé que vous êtes le centre de son monde, profitez-en ! Renforcez et valorisez les bons comportements. Il revient au rappel ? Ne faites pas que féliciter, gavez-le de friandises ! Il reste à votre pied pendant les balades en laisse ? Parlez-lui et, vous l’avez deviné, récompensez ! Il s’assoit pour vous regarder manger, va de lui-même au panier, écoute la sonnette sans aboyer ? Ré-com-pen-sez ! Parfois, avec sa ration de croquettes, parfois avec des friandises. Mais s’il préfère, vous pouvez aussi jouer avec lui ou le câliner !

Au sein du foyer, essayez de maintenir le calme. En offrant au polisson de nombreuses choses à mâcher (ou « chews »), vous lui permettrez d’activer ses mâchoires et non seulement de l’occuper pour un bon moment, mais également de le détendre et de le fatiguer. Eh oui, s’acharner sur un sabot de veau ou un kong, ça rince ! 

De nombreux jouets d’occupation ou d’intelligence le garderont occupé, et lui éviteront donc de trouver de nouvelles activités pour passer le temps. Comme mâchonner le canapé ou hurler après les voisins !

Garder le cap dans l’éducation malgré les échecs

Pendant la puberté, l’entièreté du monde est plus intéressante que nous. La fameuse phrase « oh, un papillon ! » n’a jamais été aussi douloureusement vraie. Si petit chiot suivait sur vos talons, l’adolescent n’a qu’une envie, c’est de prendre son envol. Plus indépendant, sourd de façon sélective, il peut être extrêmement frustrant à sortir. Pendant cette période critique, attention aux erreurs ! Ne le laissez pas vadrouiller aux quatre vents en hurlant son nom à intervalles réguliers… C’est le meilleur moyen pour bousiller son rappel pour le reste de sa vie ! Dans votre guide de survie du chien adolescent, gardez précieusement une longe de 5 à 10 mètres de long. Attachez toujours le fugueur en devenir, afin de garder un minimum de contrôle sur lui. C’est en effet pendant la puberté que la plupart des chiens apprennent que le rappel est facultatif. Ce sont ces chiens qui reviennent très bien, « sauf quand »… Et vous n’avez pas envie d’avoir ce genre de chien. Assurez-vous de pratiquer régulièrement votre rappel, et aidez-vous de la longe pour l’inciter à revenir lorsqu’il est trop absorbé par le parfum des fleurs.

La lumière au bout du tunnel

 

Il est évident que pour les parents, l’adolescence est un passage compliqué. Cependant, nous n’abandonnons pas les enfants lorsqu’ils sont un peu trop turbulents. Soyons donc tolérants envers nos chiens. Laissons leur le temps de grandir, et de passer à travers cette phase tout aussi difficile pour eux, ou leur corps change plus vite que leur esprit. Autour de 18 mois, le papillon caché dans son cocon d’hormones verra le jour, amenant avec lui la lumière de mois d’éducations qui auront porté leurs fruits. Gardez-donc le cap, et munissez-vous d’autant de chews qu’il est possible de stocker pour garder le raptor sous contrôle pendant les jours pluvieux !

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